24.7.06


Bebereulnanar n'en peut plus de la canicule, bien qu'elle rime avec rotule et avec trou du cul.

Il ne cèdera pas aux grossières provocations capitainepoilauquesques, et il s'en tiendra à son projet de prospecter méthodiquement les régions les plus inhospitalières de la Lozère pendant deux trois jours. Car inhospitalières veut dire froides. En trois jours, il se fera fort de trouver le plateau, le sommet le plus froid de France afin d'exposer sa longue carcasse au moindre vent coulis, pourvu qu'il fût frais.

La question de Sarkozy se trouve donc reléguée à plus tard, ainsi que celle de Pompidou, ainsi que celle de Royal.

Pour l'instant, le modèle politique de Bebereulnanar restera Louis II de Bavière. Car lui, au moins, appréciait les sommets : ceux des montagnes, et celui de la connerie.

22.7.06

Question 2 : c'est facile !

INTRODUCTION :

De tout temps, l'homme s'est toujours demandé ce que veut bien dire l'expression "dans ma ville natale".
Pour donner une réponse complète à cette passionnante question, j'adopterai un plan en quatre parties. Dans la première partie j'expliquerai "dans". Dans la deuxième partie, j'expliquerai "ma". Dans la troisième partie, j'expliquerai "ville". Dans la quatrième partie j'expliquerai "natale".
Pour conclure, je conclurai par une conclusion.


DANS : ça veut dire qu'il est dedans, c'est à dire que la ville est autour de lui, au-dessus de lui, en-dessous de lui. Il y a de la ville partout, un peu comme quand on marche dans une crotte de chien : on a de la crotte partout, sous la semelle, mais aussi sur la chaussure. Sinon, on doit dire marcher sur une crotte de chien.

MA : là, il me semble qu'il se trompe, car si c'était SA ville, elle lui appartiendrait, et il ne serait pas assez con pour y laisser une rue pourrie, qu'en plus il ne connaîtrait pas.Ce serait absurde. Quand on dit "ma poche", c'est qu'on la connaît comme sa poche. En fait, c'est lui qui appartient à la ville, il en est un élément, comme les maisons, les rues, les crottes de chien etc.

VILLE : 20000 habitants, ça ne fait pas une ville. Dans une ville il y a un opéra, des cinémas, un métro,des motos-crottes, des parkings souterrains, une université etc, etc..
20000 habitants, c'est un bled. Un gros bled, mais un bled. Ici , le narrateur exagère, c'est une hyperbole. On voit bien qu'il fait une grosse différence entre lui et les crottes de chien.Il ne manque pas d'air : c'est donc bien la campagne.

NATALE : ici, on trouve carrément 2 fautes d'orthographe. Il n'y a pas de majuscule, et il y a un "e" en trop.
Si on regarde Wikipedia, voila ce qu'on trouve à "Natal" :"Le KwaZulu-Natal (souvent connu tout simplement comme le « KZN ») est une province de l'Afrique du Sud. Il représente une fusion de l'ancienne province de Natal avec le bantoustan zoulou de KwaZulu. La province la plus peuplée de l'Afrique du Sud, le KZN se nomme justement la province jardinière et reste très largement zouloue. Il s'étend du Swaziland et du Mozambique jusqu'au Cap-Oriental au sud. Dans l'intérieur, le KZN est limitrophe du Royaume de Lesotho et des provinces de l'État-Libre et de Mpumalanga. Il reste une monarchie zouloue dans la province."
C'est normal qu'un Zoulou ne parle pas bien la langue française. C'est sans doute pourquoi l'auteur a fait volontairement deux fautes d'orthographe dans le même mot. Je dis exprès dans le même mot. S'il n'y en avait eu qu'une, j'aurais dit sur le même mot .
Il n'est donc pas étonnant que le personnage ne comprenne pas ce que dit le type mal rasé : ce dernier s'exprime probablement dans la langue des Zoulous. On peut aisément deviner qu'il dit à son enfant "Petit salopiaud, tu as encore marché dans une crotte de lycaon, tu vas en foutre plein l'entrée de la case, et ta salope de mère va encore gueuler toute la soirée!"(*) (En Afrique du Sud, les chiens s'appellent de Lycaons.) Je mets une photo, cela m'évitera une longue description :


C'est un chien qui ressemble à celui de Mad Max, qui se passe en Australie, mais ça ne fait rien.
L'important, c'est qu'on voit bien qu'il y a plus de lycaons que de cinémas dans ce bled, puisque le personnage ne connaît même pas Mad Max.

CONCLUSION : Quand il ose écrire "dans ma ville natale", l'auteur dit n'importe quoi, sans doute pour essayer de se faire remarquer, se rendre intéressant. Il n'a même pas été capable de compter le bon nombre de syllabes dans cet alexandrin.
CONCLUSION DE LA CONCLUSION:
L'épreuve de français du baccalauréat devient de plus en plus difficile, car elle exige des connaissances en géographie, en cinéma, en urbanisme, en zoologie, en langues étrangères (en particulier le Zoulou), et en orthographe.
CONCLUSION DE LA CONCLUSION DE LA CONCLUSION :
Ceux qui disent que le niveau baisse feraient mieux de regarder où ils mettent les pieds.


(*) Excusez-moi si j'ai traité ici la question n°4 ici. Il faut bien dire que le questionnaire est mal foutu.

16.7.06

b, a, bac

Puisque le Capitaine Poilauque s'autorise à utiliser sa propre expérience biographique afin d'apporter des jugements définitifs sur notre jeunesse à 85% bachelière, je vais utiliser le même procédé, afin d'apporter quelques nuances à son propos.
Je vais donc raconter quelques étapes de ma longue vie, précisément je n'évoquerai que les épisodes où j'ai eu l'occasion d'avoir le bac.
Afin d'attester la vérité de mon propos, je n'hésiterai pas à fournir un certain nombre de documents authentiques.

Mon premier bac
Aussi loin que me reporte ma mémoire, j'eus mon premier bac en 1736 dans la bonne ville de Dresde. Je ne peux remonter plus loin dans le temps. Peut-être avais-je déja obtenu ce diplôme mainte et mainte fois auparavant. Toujours est-il que je ne m'en souviens pas. Je considère donc que ce bac de 1728 est mon premier bac, d'autant plus que je n'ai gardé aucune archive de possibles bacs antérieurs.

L'examen attentif des trois documents qui suivent permettra au lecteur de comprendre combien la passion partisane aveugle parfois le Capitaine Poilauque.

En effet, que constatons-nous, même après un bref coup d'oeil ?
1°) Le critère de la blondeur(fig.1) de la tête est-il bien aussi universel que le prétend le Capitaine Poilauque? (On se souviendra tout de même que la qualité des cabines Photomaton de 1728 était loin d'égaler celle d'aujourd'hui, surtout à Dresde, où des groupuscules proto-hitlériens, dès 1715, n'hésitaient pas à retoucher les clichés à la gouache blonde, on devine bien pourquoi...)
Passons sur la couleur.

2°) Une analyse approfondie du document montre par ailleurs que Bebereulnanar a pu obtenir son bac avec mention assez-bien, grâce à l'option "bigoudis", à laquelle il s'était inscrit dès la rentrée de 1727, car il n'ignorait pas que seuls les points au-dessus de la moyenne étaient comptabilisés. La réussite tient souvent à de telles petites lâchetés.

fig.1
Portrait de Bebereulnanar
(1728)
Pinacothèque de la Waffen-SS
Dresde 1944


Les documents 2 et 3 reproduisent le diplôme du bac, recto verso, tel qu'il me fut remis en 1728.

Le recto (fig.2a) montre à l'évidence combien l'orthographe, quoi qu'en dise Capitaine Poilauque, a fait bien des progrès depuis cette époque. Bien que les autorités académiques eussent tenté de dissimuler leurs carences orthographiques derrière une calligraphie si soignée qu'elle confine au ridicule, on remarquera sans peine que le seul mot à peu près reconnaissable du document est le mot "BAC". On ne pourra réprimer un sourire à la vue de ce "h" inutilement ajouté à un mot qui se suffit bien à lui même.

Quant au reste du texte, il s'agit visiblement d'un remplissage dénué de tout sens, où seuls les falbalas superfétatoires de la graphie présentent quelque intérêt, pour un amateur de biscornu.

fig.2a

fac similé du diplôme

de Bebereulnanar (recto)

(collection particulière

don de J.S. Ruisseau)

Le verso (fig.2b) présente la traduction du recto dans le langage des sourds-muets.

Cette traduction part d'un bon sentiment : on ne saurait critiquer une initiative visant à mettre à la disposition des handicapés une version adaptée des documents administratifs les plus courants.

Deuxième avantage (qu'on me permette un petit bémol : hélas réservé aux seuls unijambistes) : à qui n'est ni sourd, ni muet, cette traduction fera une belle jambe.

fig.2b

Fac similé du diplôme

de Bebereulnanar (recto)

(collection particulière Albert Schweitzer

don de Blaise Cendrars)

Mon deuxième bac

En 1902, je passai une deuxième fois le bac, cette fois-ci, et pour les mêmes raisons que plus haut, je pris en option "équitation". Ce qui me valut une mention "bien", car je fus le seul à oser cette option, comme en témoigne le document.

Le Président du jury (à gauche) me tient fermement la main après m'avoir fait subir l'épreuve dite "montage à cru".

Notez que les exigences orthographiques ne s'étaient guère améliorées : "à cru" s'écrivait "du Brault". Quant à la syntaxe, elle n'est pas plus respectée : on peut lire "bac du passage", alors que de toute évidence on aurait dû écrire "passage du bac".

Quel bachelier de 2006 commettrait de telles fautes grossières, même sur son portable?

Mon troisième bac

Dix-huit ans plus tard, je décidai de me présenter de nouveau aux épreuves du bac, cette fois-ci dans le sud de la France. Je choisis l'option "météorologie occitane". Le diplôme (fig.3) qui me fut décerné ne me fut jamais d'aucun secours, bien qu'il eût été gravé dans une plaque de marbre et sommairement électrifié.

Il n'inspirait confiance à personne, et surtout pas à mes éventuels employeurs : aucun ne comprit quoi que ce fût de ce salmigondis, d'où émergeait à peine, et en pure perte, le mot "bachelié"(sic!).

Encore une fois, j'entendis résonner à mes oreilles cette bonne vieille phrase, marquée du coin du bon sens : "Pauvre France, tout fout le camp, surtout ton orthographe ! Encore un coup de l'électricité !"

Mon quatrième bac

Je passai mon bac pour la quatrième fois en 1968. Je choisis un bac option "à sable", escomptant encore une fois je ne sais quelle indulgence du jury. (Je me présentai déguisé en unijambiste, espérant refaire le coup de 1728)

A mon grand regret, je fus recalé. On jugea que la copie que je rendais était pleine de pâtés, allez savoir pourquoi !

Je repassai les épreuves en septembre, mais entre-temps, la rumeur avait couru qu'on donnait le bac à tout le monde. Des gens de tous âges se présentèrent, et le jury, dépassé, décida de faire un exemple, et recala le seul jeune candidat (c'était moi), au prétexte que les vieux ont toujours raison. La droite était revenue au pouvoir. Je l'appris à mes dépens.

Mes bac suivants

Dégoûté, je ne passai plus le bac que de temps en temps, sans enthousiasme. J'avais la sensation que depuis cet épisode gauchiste, la France partait à vau-l'eau. A preuve les options que je choisissais, qui montraient combien les valeurs se perdaient dans notre beau pays :

bac option "à glacons"

bac option "à légumes"

bac option "à ordures"

etc, etc...

On voit la décadence.

Le coeur n'y était plus : j'étais fondu dans la masse de 85% des Français.

Même le bac option "à sable" que je repassai sur le tard (je n'aime pas l'échec) ne m'apporta pas la consolation espérée.

Les cinq candidats qui avaient choisi le bac option "à eau" arrivèrent avant moi dans le palmarès. (c'est ainsi qu'on dit à présent "la palmeraie de Fèz", ah, elle est belle, la francophonie ...)

Je l'obtins tout de même, ce bac option "à sable".

Ultime dérision, avec mention "passable".

11.7.06

Je dois être chez le garagiste...


...vers 18h30 pour y récupérer l'auto que j'y aurai mise, car ils ont reçu la pièce qu'il faut pour la réparer, en effet elle était en panne et avait besoin de 2 pneus neufs, parce que le parallélisme merdait, et provoquait une usure anormale, ce qui aurait pu me causer bien des ennuis, en particulier avec la police, mais aussi avec un platane, pour peu que la chaussée eusse été rendue glissante par une de ces pluies estivales plus communément appelées "orages", pas encore très fréquents à cette période de l'année, mais qui ont la triste particularité de survenir brutalement, de manière inattendue, ce qui fait que même en période de non-orage, comme c'est le cas actuellement, il ne serait pas anormal qu'il en survînt un, puisqu'il est normal qu'un événement anormal survienne précisément quand on ne l'attend pas, ce qui implique de prendre toutes les précautions nécessaires à cet étrange cas de figure qui veut que l'on doit prévoir l'imprévisible, beaucoup plus soigneusement que le prévisible, dût-on mettre à mal ce cartésianisme paraît-il bien français, qui, en toute logique, voudrait qu'on ne se souciât pas de ce qui ne peut pas arriver, au nom même de ce qui peut ne pas arriver, c'est à dire, en considérant le problème par son autre côté, de ce qui arrivera peut-être, voire sans doute.

A 19 heures, rendez-vous chez le psy.

C'est moins grave.