18.6.06

"à tout problème, deux solutions : voila ce que j'ai à dire" par Bebereulnanar


C'est un fait indiscutable : la France est défigurée par les éoliennes.
Il ne nous appartient pas d'évaluer ici l'utilité de ces appareils, dans un pays qui dispose à volonté de gigantesques ressources d'énergie comme le vin rouge au sud de la Loire, le chouchen en Bretagne, des millions d'hectolitres de bière dans le Nord et dans l'Est. Ces ressources ont fait leurs preuves en 14-18. Il est donc inutile d'y revenir.
Notre préoccupation est pour l'heure uniquement esthétique.



Comme le montrent à l'évidence nos deux premières photographies, il est temps d'agir contre la dégradation scandaleuse de nos riants paysages .
Ce n'est pas sans une légitime fierté que nous proposons aujourd'hui non pas une mais deux solutions à cette épineuse question.
La première de ces solutions consisterait à dissimuler les disgracieux champs d'éoliennes derrière de vastes PARAVENTS. Ainsi habillement dissimulées au regard pavillonnaire des habitants de nos charmants lotissements en parpaings, les affreuses éoliennes ne viendraient plus gâcher, à l'heure du gigot-flageolet, la rêverie des belles-mères, et les efforts des beaux-frères qui ont monté à grand peine le barbecue en béton précontraint, après l'avoir difficilement chargé, en deux voyages, dans le coffre de la Laguna, sur le parking de Bricomarché. Ainsi, le pavillon ne se trouvera pas dévalorisé à l'heure du divorce de nos heureux petits propriétaires, quand, malgré les trois enfants qu'ils avaient pourtant faits pour les allocs, ils ne pourront plus honorer les traites du crédit de la maison.
Encore ces vastes paravents pourraient-ils être décorés de trompe-l'oeil, afin que l'illusion visuelle soit parfaite. Nous n'en proposons, par les photos qui suivent, que deux modèles, faute de place. Libre aux paysagistes de la DDE, ou aux architectes des bâtiments de France, de faire orner ces trompe-l'oeil de la façade d'un LIDL, d'un hypermarché Carrefour, voire d'une décharge publique, ou plus simplement d'une casse de vieilles voitures...
Les possibilités sont infinies , il suffit de jeter un coup d'oeil autour de soi.
Pour ce qui nous concerne, il nous a semblé plus adéquat de choisir des paysages plus symboliques qui rappelleraient au quotidien l'impérieuse nécessité d'électrifier les brosses à dents, le chauffage de la piscine en kit, et le grillage qui sépare du voisin :





Deuxième solution, plus modeste, mais plus radicale, et qui se passera de tout commentaire :
ces horribles éoliennes, qui enlaidissent irrémédiablement nos campagnes, pourquoi, tout bêtement, ne pas les enterrer ?
Comme en témoigne notre cinquième photo, c'est possible ! (à condition d'y penser) :




De petits esprits trouveront peut-être intelligent d'objecter qu'une éolienne enterrée ou placée derrière un paravent verrait son rendement sensiblement diminuer.
Seul le mépris peut répondre efficacement à ce genre de remarques. De tels chipotages ne peuvent être que le fait de déclinologues bornés, stipendiés par des puissances étrangères donc hostiles. Les mêmes seraient capables d'imaginer que l'équipe de France puisse ne pas être championne du monde dans quelque sport que ce soit, y compris le football.
Pour l'heure, on se contentera d'un revers de main pour balayer leur défaitisme. En réalité, ce qu'ils mériteraient, c'est la chaise électrique.

9.6.06

Où l'on verra la théorie fumeuse du Capitaine Poilauque sur l'irrépressible vocation des professeurs d'allemand mise à mal par Bebereulnanar...


Tout petit, le futur professeur d'allemand rêve d'être Wotan, ce qui est normal, compte tenu de son jeune âge (il est encore au berceau, et son papa écoute en boucle l'oeuvre complète de Wagner, par Herbert von Karajan, chez Deutsche Gramophon, le soir, à la veillée)

.

Puis, peu à peu, la dure réalité s'impose à lui. Il modère peu ou prou ses ambitions et se dit :"A défaut de Wotan, je pourrais bien être Siegfrid ! Ka zelanetienn!" (il ne maîtrise encore ni tout à fait la langue de Voltaire, ni celle de Eichman). Il s'imagine donc ainsi :

Ce qui n'est pas si mal. La barbe est plus courte, le casque moins imposant, mais pour le reste, il y a à peu près ce qu'il faut pour tenir en respect ses petits camarades de crèche.

Hélas, un jour funeste, il se rend bien compte qu'il faut ranger ce rêve fou dans le même placard que le Père Noël, dès qu'il a su qu'outre-Rhin, on nommait ce dernier Weinachtsman : comment croire à un Père Noël qui pourrait porter un nom pareil ?

C'est décidé. Pour son huitième anniversaire (il ignore encore qu'on dit Geburstag, le pauvre petit chéri! heureuse innocence...),

voila la panoplie qu'il va demander, cela semble plus raisonnable :

(Jamais il ne ne comprit pourquoi Simon Cohen-Bloch, le débonnaire vieillard qui tenait le magasin de jouets du quartier, et dont tout le monde louait cette prodigieuse mémoire qu'il avait su garder malgré son grand âge, jamais il ne comprit pourquoi ce doux commerçant le chassa du magasin, le tenant suspendu par une oreille jusqu'à la porte, qu'il lui fit franchir d'un coup de pied au cul.)

Ce n'est qu'à l'heure de choisir sa première langue vivante, à son entrée en sixième, qu'il saisit combien son père, qui avait autrefois bâti sa petite fortune sur le négoce de beurre au détail, sait deviner en lui des dispositions pour la langue de Goëring, dont il gardait lui-même quelques notions, difficilement acquises sous l'Occupation. (Il n'oubliait jamais de mettre, même mentalement, une majuscule à ce mot, chaque fois qu'il évoquait cette période, hélas trop vite révolue. En soi, c'était déja un subtil hommage qu'il rendait à cette langue qu'il avait tant aimée).

Pendant qu'il remplissait toutes ces formalités au secrétariat du collège, l'enfant , à la maison , proposait un jeu innocent à sa petite cousine :"Si on jouait au Docteur Mengele?"

Ensuite, la vie ne fait que reprendre son cours. Ses études sont brillantes, et il accède sans difficulté au professorat d'allemand, et il franchit même sans coup férir quelques échelons de la hiérarchie de l'Education Nationale. Il peut ainsi (<--clic) assumer ses rêves d'enfant.(*)

On voit bien qu'il n'a rien à se faire pardonner : sa conscience est limpide.

Tout au plus pourrait-on interpréter la consolation que ce parcours apporta à son vieux père, comme une revanche prise sur la regrettable défaite du IIIème Reich, qu'il ne digéra jamais tout à fait, à cause du tort qu'elle porta au petit commerce.

Voila donc battues en brèche les fumeuses théories du Capitaine Poilauque.

Qu'il se le tienne pour dit, et qu'à l'avenir, il se contente d'ergoter sur l'influence des chansons de Joan Baez dans la prise de conscience politique des élèves de seconde, sous la férule d'un professeur d'anglais gauchiste dans les années 70. La défense, même tardive, de Sacco et Vanzetti, vaut bien cette chandelle !

(*) traduction approximative pour les béotiens qui ne maîtrisent pas la langue de Klaus Barbie :

"On dit : Bonjour, Cher et Honoré Monsieur le Proviseur, c'est compris ?"

5.6.06

pensons aussi aux éléphants et aux chinois SVP

Si les éléphants qui sont dans le besoin ne prêtaient pas qu'aux riches, les pauvres Chinois sauraient sans doute mieux comment faire


C'était la pensée de Bebereulnanar

3.6.06

au propre comme au figuré

si les riches étaient moins pauvres, les pauvres seraient moins riches